Traitement des utilisateurs de marijuana à l’adolescence : programme TUMA

Cette conférence propose un tour d’horizon du programme de Traitement pour les Utilisateurs de Marijuana à l’Adolescence (TUMA) qui vise à accueillir les adolescentes, adolescentes à tout moment dans leur cheminement et à les accompagner dans leur réflexion sur leur consommation, les facteurs de risque qui y sont associés et améliorer leur santé, bien-être et leur fonctionnement en général.

Les modalités de traitement et principes de base s’inscrivent dans une approche cognitivo-comportementale et motivationnelle.

Principes de base :

  • Exprimer de l’empathie et comprendre le vécu de l’adolescent.
  • Établir des objectifs personnels, significatifs et réalistes.
  • Développer l’écart dans l’ambivalence.
  • Surmonter les résistances en vue de changer les comportements de consommation.
  • Favoriser l’espoir de changement.

Ce programme est offert dans le cadre de la Clinique Réseau jeunesse (CRJ) dont les le profil de la clientèle présente des problèmes sévères et complexes du comportement, qui est parfois engagée dans la criminalité, ou encore qui a parfois déjà reçue des services en dépendance dans le passé.

La conférence présente les contenus des différentes séances, ainsi qu’un aperçu du matériel utilisé avec les jeunes, par exemple une grille d’auto-observation de sa consommation et autres outils favorisant la réflexivité.

Ariane Polisois Keating,D.Ps, psychologue

Martine David,
psychoéducatrice, Institut Philippe-Pinel de Montréal
 
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Regard sur la journée dans une perspective de prévention et de santé publique

Nicole Perreault, psychologue/conseillère planification-recherche à la Direction de la santé publique de Montréal propose, dans cette présentation de clôture de la journée de formation croisée sur le cannabis et la santé mentale, une synthèse des conférences sous l’angle de la tolérance au doute et à la complexité.

Placé sous l’éclairage de la légalisation imminente, il peut être rassurant de considérer que le cannabis n’est pas inconnu; le savoir déjà existant sur cette substance, sa consommation, ses risques et les traitements possibles est mis en perspective afin de mieux développer notre tolérance à l’incertitude face à sa légalisation, tout en conservant un esprit critique.

D’autre part, les ateliers ont mis en exergue la volonté des différents acteurs du réseau de placer la personne au centre des interventions, de prendre en considération son caractère unique et son contexte particulier, et d’améliorer les services en travaillant en équipe, de concert avec d’autres organisations, notamment les écoles.

Nicole Perreault, Ph. D., psychologue/conseillère planification-recherche, Direction de la santé publique de Montréal.
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Cannabis et santé mentale : enjeux cliniques

Le terme «troubles concomitants» désigne une présence simultanée d’un problème de dépendance et d’un trouble de santé mentale, ce dernier pouvant être difficile à dépister, diagnostiquer et à traiter.

Dans le cadre de cette formation croisée, nous nous intéressons plus particulièrement au cannabis et ses effets potentiels sur la santé, une relation complexe car les connaissances sur la substance continuent à évoluer. Il est donc important de conserver un esprit critique et d’être conscient des limites de la littérature à ce sujet.

Cannabis et fonctions cognitives

On observe que les effets à court terme de la plupart des fonctions cognitives sont le plus souvent réversibles. Il peut toutefois y avoir persistance de déficits chez certaines personnes à moyen terme. En ce qui concerne les effets permanents associés à la consommation, il n’existe pas encore de consensus scientifique à cet égard.

Importance du dépistage et du diagnostic

La détection de l’existence de deux problématiques à traiter est primordiale. L’intervenant ne doit pas être intimidé par la complexité du portrait clinique et ne pas être déstabilisé par la difficulté de poser un diagnostic précis rapidement. Les données indiquent qu’il faut adresser les deux problématiques, mais que cela peut généralement se faire en appliquant les principes habituels de bonne pratique pour les deux conditions.

On aborde également dans la conférence les défis du diagnostic d’un trouble psychotique primaire, du trouble psychotique par le cannabis, d’un trouble de santé mentale (primaire ou induit), en présentant quelques indices les distinguer.

Intervention et traitement

Dans un premier temps, l’intervenant doit se questionner à savoir comment son expertise peut être mise à contribution pour aider la personne. Par ailleurs, il existe plusieurs services pour soutenir les équipes dans l’approche de la personne souffrant de troubles concomitants, par exemple le Service de soutien-conseil aux établissements et aux équipes de santé mentale et dépendance, le Programme de télémentorat ECHO® troubles concomitants, le Service d’information et de formation, veille informationnelle, etc.

On aborde également dans la présentation le traitement pharmacologique des troubles de santé mentale et le traitement du cannabis chez les personnes souffrant de troubles sévères de santé mentale.

En résumé

  • Prendre en considération les deux problématiques, et ne pas oublier l’une ou profit de l’autre
  • Réseauter: connaître des ressources/personnes avec des expertise différentes et complémentaires
  • S’améliorer: formation/mentorat/soutien pour peaufiner sa capacité à intervenir auprès des personnes avec un trouble concomitant
Dr. Didier Jutras-Aswad, MD, MSc, président, Centre d’expertise et de collaboration en troubles concomitants du RUIS de l’Université de Montréal et professeur agrégé de clinique, Département de psychiatrie et d’addictologie, Université de Montréal.
 
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Cannabis 101 et réduction des méfaits

Les représentations sociales du cannabis évoluent dans le temps, comme en témoigne la légalisation du cannabis au Canada. Sans banaliser son usage, il n’est pas souhaitable de le dramatiser non plus; les intervenants sont invités à adopter une position mitoyenne entre ces deux pôles de perception.

Cette présentation aborde avec nuance la dangerosité associée à la substance ainsi que diverses limites liées aux études sur le cannabis, en soulignant notamment l’importance de faire la différence entre corrélation et causalité; entre le risque absolu et relatif.

Petit portrait du cannabis

La substance peut prendre plusieurs formes dont la concentration de THC peut varier considérablement en fonction du procédé d’extraction, tels que le hachich ou l’huile par exemple.

Le mode consommation s’effectue principalement par inhalation, vaporisateur, cigarette
papier ou électronique. Le cannabis peut également être ingéré sous forme d’aliments comestibles.

Les principaux cannabinoïdes sont le delta‑9‑tétrahydrocannabinol (THC), et le cannabidiol (CBD). C’est le THC qui produit les effets d’euphorie, d’anxiété, voire de paranoïa. Le CBD, pour sa part, est un anxyolitique et antiphychotique. Il est à noter que l’effet d’une substance peut varier beaucoup, selon les sensibilités des consommateurs.

Les effets recherchés

Parmi les effets recherchés par les consommateurs dans le cadre d’un usage récréatif, on retrouve notamment le désir de se connecter avec les autres, l’accentuation des sens (goût, ouïe), se sentir plus créatif, se détendre et relaxer.

Réduction des méfaits

Il est important de conserver à l’esprit qu’il faut concevoir la consommation de cannabis sur un continuum, comme l’illustre l’image ci-contre. Parmi les pistes de réflexions présentées, soulignons particulièrement le guide «Sensible Cannabis Education. A Toolkit to Educating Youth» disponible sur Internet.

Jean-Sébastien Fallu, Ph. D., chercheur, Institut universitaire sur les dépendances, CIUSSS Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, professeur agrégé, École de psychoéducation, Université de Montréal
Laurence D’Arcy, Ph. D., chargée de projets/spécialiste en dépendance, Institut universitaire sur les dépendances.

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