Les opioïdes : De quoi parle-t-on?

« Les opioïdes sont des substances naturelles ou fabriquées en laboratoire. Ces substances sont appelées ‘psychoactives’, car elles agissent dans les zones du cerveau responsables du contrôle de la douleur. Les opioïdes produisent un effet analgésique et peuvent provoquer de l’euphorie. » (Gouvernement du Québec, 2020).

Il existe plusieurs sortes d’opioïdes. En voici quelques exemples : morphine, fentanyl, codéine, méthadone, héroïne.

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Légalisation du cannabis, crise des opioïdes, cyberdépendance… Les troubles de l’usage de diverses substances soulèvent beaucoup de questions auxquelles les réponses qui circulent dans l’espace public ne sont pas toujours justes et fiables. 

Dans ce contexte, face aux questions soulevées par les participants au programme de formation croisée sur les troubles concomitants, notre équipe de recherche invite différents spécialistes du domaine des addictions à répondre brièvement aux questions touchant leur domaine d’expertise. 

Réponse de notre équipe de recherche tirée de diverses sources gouvernementales

« Les opioïdes sont des substances naturelles ou fabriquées en laboratoire. Ces substances sont appelées ‘psychoactives’, car elles agissent dans les zones du cerveau responsables du contrôle de la douleur. Les opioïdes produisent un effet analgésique et peuvent provoquer de l’euphorie. » (Gouvernement du Québec, 2020).

Il existe plusieurs sortes d’opioïdes. En voici quelques exemples : morphine, fentanyl, codéine, méthadone, héroïne.

Comment les opioïdes sont-ils obtenus?

Les opioïdes peuvent être prescrits et obtenus en pharmacie (pour le traitement de la douleur) ou obtenus sur le marché noir.

Les opioïdes (licites ou illicites) se présentent sous plusieurs forme (ex.: comprimés, liquide, timbres, poudre) et peuvent être consommés de différentes manières (ex.: par la bouche, par inhalation, par injection).

Est-ce que les opioïdes entraînent une dépendance?

« L’usage régulier d’opioïdes, notamment à des fins médicales, peut entraîner une dépendance physique, une réaction naturelle qui survient lorsque l’organisme s’habitue à la présence d’un médicament. La dépendance physique ne doit pas être confondue avec la toxicomanie. » (Gouvernement du Canada, 2013).

Y-a-il une différence entre dépendance et toxicomanie?

L’Institut national sur l’abus de substance (NIDA) distingue la tolérance aux opioïdes, la dépendance aux opioïdes et la toxicomanie. La tolérance est caractérisée par un besoin croissant de doses pour obtenir les effets recherchés. La dépendance est décrite comme l’adaptation des neurones à la présence de la substance (causant des réactions physiques en l’absence de celle-ci). La toxicomanie est définie comme une maladie chronique, une quête compulsive et incontrôlable de de la substance menant à des changements durables dans le cerveau (NIDA, 2019)* .

Est-ce que les opioïdes peuvent causer la mort?

L’usage inapproprié d’opioïdes peut causer une surdose et la mort.  Au Québec, en 2018, on recense 424 décès pour lesquels la cause est une intoxication suspectée aux opioïdes ou autres drogues.

Selon une enquête de Santé Canada, on estime que la prévalence de l’abus d’opioïdes chez les canadiens de 15 ans et plus serait de 0,3%.

Quels sont les défis pour la recherche dans le domaine des services aux personnes ayant un trouble lié à l’usage d’opioïdes?

Consultez la présentation : Troubles liés à l’usage d’opioïdes. Initiatives de recherche en réponse aux défis courants

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* Note :
Les termes « tolerance », « dependence » et « addiction » employés par NIDA ont été traduits librement afin de refléter le plus fidèlement possible les propos des auteurs. Or, il est à noter que depuis la publication du DSM-5 en 2013, les termes « dépendance » et « toxicomanie » tendent à être remplacés par l’expression « troubles liés à l’usage de substances », lesquels sont identifiés par une série de manifestations dont le nombre varie selon la sévérité du trouble.

Sources :

Gouvernement du Québec, 2020
Gouvernement du Canada, 2013
Gouvernement du Canada, 2015
National Institute on Drug Abuse (NIDA), 2019

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À votre agenda! – Formation croisée Troubles liés à l’utilisation d’opioïdes : santé mentale, douleur et autres problèmes associés

La formation croisée Troubles liés à l’utilisation d’opioïdes : santé mentale, douleur et autres problèmes associés se déroulera le 24 mars 2020.

Les objectifs de l’événement sont de :

  • Mieux comprendre, par le partage d’expertise et de connaissances, les problématiques des personnes à risque ou aux prises avec des problèmes de santé mentale et d’usage d’opioïdes et les interventions basées sur des données probantes leur étant destinées
  • Mieux comprendre le rôle de chacun des partenaires des différents services offerts dans nos réseaux

La journée s’adresse aux intervenants en provenance de différents réseaux (commissions scolaires, ressources communautaires, ressources spécialisées, police, santé mentale, etc.) qui travaillent auprès de clientèles à risque ou aux prises avec des problèmes de santé mentale et de consommation.

Cette session d’échanges est offerte grâce au soutien de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, du CIUSSS de-l’Ouest-de-l’île-de-Montréal, du ministère de la Santé et des Services Sociaux, de Santé Canada et de l’Institut universitaire sur les dépendances (IUD).

Elle se déroulera à l’Institut Douglas et sera diffusée par Zoom dans les sites participants.

Est-ce que le cannabis peut être utilisé comme médicament ?

La plante de cannabis contient plus de 500 composés différents, dont plus d’une centaine appartenant à la famille des cannabinoïdes. Les deux principaux ingrédients actifs que l’on retrouve dans le cannabis, qui sont les plus documentés au niveau scientifique, sont le THC (ou le tétrahydrocannabinol), et le CBD, pour le cannabidiol. Ce sont deux molécules qui se ressemblent beaucoup au niveau chimique, mais dont les effets sont bien différents. 

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Légalisation du cannabis, crise des opioïdes, cyberdépendance… Les troubles de l’usage de diverses substances soulèvent beaucoup de questions auxquelles les réponses qui circulent dans l’espace public ne sont pas toujours justes et fiables. 

Dans ce contexte, face aux questions soulevées par les participants au programme de formation croisée sur les troubles concomitants, notre équipe de recherche invite différents spécialistes du domaine des addictions à répondre brièvement aux questions touchant leur domaine d’expertise. 

Réponse de notre expert invité
Pr Louis Gendron | Crédit photo: Martin Blache, Technicien-photographe, Université de Sherbrooke

Louis Gendron, Ph.D., Professeur titulaire et directeur du Département de pharmacologie-physiologie, Faculté de médecine et des sciences de la santé, Université de Sherbrooke; Directeur du Réseau québécois de recherche sur la douleur; Éditeur en chef de la revue Progress in Neuro-Psychopharmacology & Biological Psychiatry. 


Le cannabis, ou le chanvre, définit d’abord un genre botanique à l’intérieur duquel il existe toute une variété d’espèces. Par exemple, les trois variétés les mieux connues et caractérisées sont le cannabis sativa, cannabis indica et cannabis ruderalis. Pourquoi trois sous-espèces de cannabis principales? Simplement parce que ces différentes espèces ne contiennent pas les mêmes proportions des composés actifs. 

La plante de cannabis contient plus de 500 composés différents, dont plus d’une centaine appartenant à la famille des cannabinoïdes. Les deux principaux ingrédients actifs que l’on retrouve dans le cannabis, qui sont les plus documentés au niveau scientifique, sont le THC (ou le tétrahydrocannabinol), et le CBD, pour le cannabidiol. Ce sont deux molécules qui se ressemblent beaucoup au niveau chimique, mais dont les effets sont bien différents. 

Pourquoi le cannabis est-il une drogue?

Le cannabis, vous le savez sans doute, est une drogue qui est utilisée par plusieurs consommateurs à des fins récréatives. L’effet recherché, c’est une sensation de bien-être et de plaisir, un effet euphorique. Pourquoi le cannabis est-il considéré comme une drogue? En fait, le cannabis a des effets psychotropes. Par psychotropes, on entend des effets qui modifient le fonctionnement du cerveau, par exemple l’attention, la capacité de mémorisation, le jugement et la capacité à prendre des décisions. 

Est-ce que le cannabis est aussi un médicament?

Eh bien, non. Le cannabis est utilisé à des fins médicales, c’est vrai, mais il n’est pas un médicament. En fait, le cannabis n’est pas officiellement approuvé pour un usage thérapeutique en vertu de la loi sur les aliments et drogues. Même si la prescription du cannabis est autorisée au Canada, il n’est pas considéré comme un médicament, par définition. 

Que savons-nous sur les usages médicaux du cannabis?

Actuellement, nous n’avons que très peu de données scientifiques probantes sur les effets thérapeutiques du cannabis. Pourquoi utiliserait-on le cannabis à des fins médicales? Quelles sont les indications? Pour quels usages? Pour quel type de pathologie? 

Au Canada, Santé Canada autorise que le cannabis soit prescrit pour certaines indications telles que les soins de fin de vie, ou pour diminuer les nausées et les vomissements causés par les traitements de chimiothérapie, par exemple. De plus, on l’utilise pour contrer la perte d’appétit, notamment dans les cas de cancer ou de sida, ou pour diminuer la rigidité ou les spasmes musculaires reliés à la sclérose en plaques. Quel dosage doit-on utiliser? Encore là, nous en savons très peu. 

La concentration des ingrédients actifs (THC, CBD et bien d’autres) est beaucoup plus importante dans le cannabis que l’on produit aujourd’hui que celui d’il y a 30 ou 40 ans. La variabilité entre les différents cultivars est aussi très grande. De ce fait, on ne connait pas le dosage précis à utiliser pour une condition donnée. À quel point les molécules contenues dans le cannabis sont-elles toxiques? Quelles sont les interactions avec d’autres médicaments? Nous n’avons pas de réponses précises actuellement à ces questions. 

Il est clair que plusieurs facteurs entrent en ligne de compte. Par exemple, la voie d’administration (fumé ou vapoté versus ingéré) influence la vitesse d’absorption et donc modifie le risque d’intoxication (l’intoxication par la nourriture contenant du cannabis est plus fréquente). Même si le cannabis (on ne parle pas ici des cannabinoïdes synthétiques qui font maintenant leur apparition) ne tue pas, il faut être prudent. Pour ce qui est des interactions avec d’autres médicaments, on est dans le néant. Il faut tout de même garder en tête que ces interactions sont très probables. 

Et le traitement de la douleur?

En ce qui concerne le traitement de la douleur, le cannabis pourrait avoir certaines vertus, mais cette hypothèse est toutefois encore très controversée auprès de divers groupes d’experts qui se penchent actuellement sur la question. 

Au Canada, la Société canadienne de la douleur recommande l’utilisation du cannabis en troisième ligne de traitement pour les douleurs neuropathiques. Mais la troisième ligne de traitement signifie que c’est très loin dans l’algorithme de traitement; on va généralement essayer plusieurs autres médicaments avant d’en arriver à la prescription du cannabis. 

D’autre part, un groupe d’experts de l’Association internationale pour l’étude de la douleur (IASP), ne préconise absolument pas la prescription de cannabis pour des douleurs de type non-cancéreuses. 

Au niveau des données cliniques, que retrouve-t-on dans la littérature scientifique?

Toutes sortes de choses! Certaines affirment que le cannabis pourrait avoir des effets bénéfiques, d’autres disent le contraire. Globalement, ce qu’on peut tirer des méta-analyses de toutes ces données, c’est qu’il n’y a pas de conclusions claires quant à l’effet thérapeutique réel des cannabinoïdes pour le traitement des douleurs chroniques de type non-cancéreuses. Plusieurs patients rapportent par contre, de façon anecdotique, des effets bénéfiques du cannabis (ou de l’huile de cannabis). 

Concrètement, il est trop tôt pour affirmer que le cannabis peut avoir un réel effet médical. Il n’existe présentement pas suffisamment de données scientifiques pour le démontrer. Un des enjeux de la recherche, c’est que le cannabis, en fonction du plant duquel il provient (cannabis sativa, indiqua ou ruderalis), présente une teneur ou une concentration des molécules actives de THC et de CBD qui peuvent grandement différer. Par exemple, cannabis sativa est beaucoup plus riche en THC qu’en CBD, alors que c’est l’inverse pour le cannabis ruderalis. Ces molécules n’ont pas les mêmes effets sur le corps. En effet, le THC – outre ses effets stimulants et euphoriques – aurait un effet positif sur l’humeur, réduirait les nausées et augmenterait l’appétit. Le CBD, quant à lui, produit un effet relaxant, voire sédatif. On lui reconnaît aussi des effets antidouleurs et anti-inflammatoires. 

En résumé, il y a encore beaucoup d’inconnus. Le cannabis et ses constituants, même légalisés, demeurent une drogue, à l’instar de la morphine : le cannabis peut être utilisé à des fins thérapeutiques, mais fondamentalement, il s’agit d’une drogue qui est largement consommée à des fins récréatives. Pour bien connaître ses effets thérapeutiques, nous avons encore besoin d’effectuer des recherches et d’établir des standards en fonction des constituants de la plante elle-même, et des effets que la substance procure. 

Source :
Présentation du Pr Louis Gendron sur l’utilisation du cannabis et ses effets en lien avec la douleur au Paintalks, le 5 octobre 2018 organisé par le Réseau québécois des étudiants-chercheurs sur la douleur (RQECD) https://www.youtube.com/watch?v=toExvcu2lUg


 

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À votre agenda! – Formation croisée Santé mentale et cannabis : problématiques chez les jeunes

La formation croisée Santé mentale et cannabis : problématiques chez les jeunes aura lieu le jeudi, 21 novembre 2019.

Les objectifs de l’événement sont de :

  • Mieux comprendre, par le partage d’expertise et de connaissances, les problématiques des jeunes à risque ou aux prises avec des problèmes de santé mentale et d’usage de cannabis et les interventions basées sur des données probantes leur étant destinées
  • Mieux comprendre le rôle de chacun des partenaires des différents services offerts dans nos réseaux

La journée s’adresse aux intervenants en provenance de différents réseaux (commissions scolaires, ressources communautaires, ressources spécialisées, police, santé mentale, etc.) qui travaillent auprès de clientèles jeunes (12 à 25 ans) à risque ou aux prises avec des problèmes de santé mentale et de consommation.

Cette session d’échanges est offerte grâce au soutien de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, du CIUSSS de-l’Ouest-de-l’île-de-Montréal, du Ministère de la Santé et des Services Sociaux et de Santé Canada.

Elle se déroulera à l’Institut Douglas et sera diffusée par visioconférence, Zoom dans les sites participants et en formule Facebook Live sur notre page Formation croisée 

Traitement du trouble de l’usage du cannabis : bilan critique et perspectives

Traitement du trouble de l’usage du cannabis : bilan critique et perspectives

Cette présentation de Karine Bertrand et Marianne Saint-Jacques, qui s’est déroulée en visioconférence dans le cadre du Séminaire annuel Convergence, recherche et intervention – CRI 2018, a été l’occasion de présenter un bilan critique du traitement du trouble de l’usage du cannabis et de dégager des perspectives.

Rappelons que le trouble de l’usage du cannabis, selon les individus, peut être un trouble de nature transitoire ou chronique. Dans ce dernier cas, il est important d’adapter les interventions et services aux personnes qui ont besoin d’aide sur une plus longue période de temps.

Parmi les éléments qu’il faut retenir de cette présentation, les principaux sont les suivants :

  • Il n’y a pas de mauvaise porte d’entrée «No wrong door»: faciliter l’accès et la continuité
  • Planifier le traitement au long cours: les relances, la réévaluation des besoins et le soutien/référence selon les besoins
  • La réadmission: d’un critère d’échec à un critère de succès thérapeutique
  • La relation: un travail en continu qui s’inscrit dans le temps et qui nécessite d’être proactif
  • Valoriser les capacités vs emphases sur les lacunes
  • L’engagement et la rétention en traitement: des cibles prioritaires
  • Le TU au cannabis émerge typiquement à l’adolescence, il est important d’intervenir précocement :
    • Sans attendre une demande d’aide claire
    • Nécéssité du travail de proximité
    • SBIRT (Screening, Brief Intervention, and Referral to Treatment) comme un maillon important de la chaîne de confiance
  • Les technologies de l’information et de la communication (TIC) : prometteur tant pour rejoindre les usagers de cannabis n’ayant jamais utilisé de services que pour favoriser un engagement ou un réengagement dans un suivi spécialisé
Karine Bertrand,  Ph. D.,  professeure titulaire, Programme d’études et de recherche en toxicomanie, Université de Sherbrooke Marianne Saint-Jacques, Ph. D., professeure agrégée, Programme d’études et de recherche en toxicomanie, Université de Sherbrooke.
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Cumulus – Prévention des toxicomanies

Cette conférence présente les activités de l’organisme communautaire Projet Cumulus dont la mission est d’accompagner les personnes et les communautés dans une démarche de prévention quant à leur relation avec les substances psychoactives.

Dans une perspective d’approche globale qui est centrée sur l’individu, les intervenants préconisent l’approche de la gestion expérientielle ainsi que les techniques de l’entrevue motivationnelle. Cette approche a pour objectif de permettre aux individus de réfléchir à la meilleure façon de vivre leurs expériences pour maximiser le plaisir et minimiser la douleur et la souffrance et ce, tout en respectant leurs limites (mode de vie optimal). Cette approche n’impose rien, mais travaille avec la motivation personnelle que possède tout individu à vouloir gérer ses expériences pour en retirer un maximum de plaisir.

Projet Cumulus déploie différents programmes, services et projets de prévention des toxicomanies qui visent à intervenir sur les habiletés des individus afin de les accompagner dans leurs choix, tout en misant sur le partenariat en collaborant avec différents acteurs des communautés.

Plus spécifiquement, l’accompagnement des jeunes s’effectue dans le souci de prendre le temps de créer un lien avant de faire un plan d’intervention. Cette approche permet de mieux situer la consommation de la personne dans sa vie : les motifs de consommation, ses sources de plaisir, incluant la consommation.Ainsi, il est possible de valider et de l’accompagner dans l’identification de ses besoins, ses objectifs et sa motivation quant aux changements à effectuer.

Marie Claude Sauvé, directrice, Projet Cumulus.
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Traitement des utilisateurs de marijuana à l’adolescence : programme TUMA

Cette conférence propose un tour d’horizon du programme de Traitement pour les Utilisateurs de Marijuana à l’Adolescence (TUMA) qui vise à accueillir les adolescentes, adolescentes à tout moment dans leur cheminement et à les accompagner dans leur réflexion sur leur consommation, les facteurs de risque qui y sont associés et améliorer leur santé, bien-être et leur fonctionnement en général.

Les modalités de traitement et principes de base s’inscrivent dans une approche cognitivo-comportementale et motivationnelle.

Principes de base :

  • Exprimer de l’empathie et comprendre le vécu de l’adolescent.
  • Établir des objectifs personnels, significatifs et réalistes.
  • Développer l’écart dans l’ambivalence.
  • Surmonter les résistances en vue de changer les comportements de consommation.
  • Favoriser l’espoir de changement.

Ce programme est offert dans le cadre de la Clinique Réseau jeunesse (CRJ) dont les le profil de la clientèle présente des problèmes sévères et complexes du comportement, qui est parfois engagée dans la criminalité, ou encore qui a parfois déjà reçue des services en dépendance dans le passé.

La conférence présente les contenus des différentes séances, ainsi qu’un aperçu du matériel utilisé avec les jeunes, par exemple une grille d’auto-observation de sa consommation et autres outils favorisant la réflexivité.

Ariane Polisois Keating,D.Ps, psychologue

Martine David,
psychoéducatrice, Institut Philippe-Pinel de Montréal
 
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Regard sur la journée dans une perspective de prévention et de santé publique

Nicole Perreault, psychologue/conseillère planification-recherche à la Direction de la santé publique de Montréal propose, dans cette présentation de clôture de la journée de formation croisée sur le cannabis et la santé mentale, une synthèse des conférences sous l’angle de la tolérance au doute et à la complexité.

Placé sous l’éclairage de la légalisation imminente, il peut être rassurant de considérer que le cannabis n’est pas inconnu; le savoir déjà existant sur cette substance, sa consommation, ses risques et les traitements possibles est mis en perspective afin de mieux développer notre tolérance à l’incertitude face à sa légalisation, tout en conservant un esprit critique.

D’autre part, les ateliers ont mis en exergue la volonté des différents acteurs du réseau de placer la personne au centre des interventions, de prendre en considération son caractère unique et son contexte particulier, et d’améliorer les services en travaillant en équipe, de concert avec d’autres organisations, notamment les écoles.

Nicole Perreault, Ph. D., psychologue/conseillère planification-recherche, Direction de la santé publique de Montréal.
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Cannabis et santé mentale : enjeux cliniques

Le terme «troubles concomitants» désigne une présence simultanée d’un problème de dépendance et d’un trouble de santé mentale, ce dernier pouvant être difficile à dépister, diagnostiquer et à traiter.

Dans le cadre de cette formation croisée, nous nous intéressons plus particulièrement au cannabis et ses effets potentiels sur la santé, une relation complexe car les connaissances sur la substance continuent à évoluer. Il est donc important de conserver un esprit critique et d’être conscient des limites de la littérature à ce sujet.

Cannabis et fonctions cognitives

On observe que les effets à court terme de la plupart des fonctions cognitives sont le plus souvent réversibles. Il peut toutefois y avoir persistance de déficits chez certaines personnes à moyen terme. En ce qui concerne les effets permanents associés à la consommation, il n’existe pas encore de consensus scientifique à cet égard.

Importance du dépistage et du diagnostic

La détection de l’existence de deux problématiques à traiter est primordiale. L’intervenant ne doit pas être intimidé par la complexité du portrait clinique et ne pas être déstabilisé par la difficulté de poser un diagnostic précis rapidement. Les données indiquent qu’il faut adresser les deux problématiques, mais que cela peut généralement se faire en appliquant les principes habituels de bonne pratique pour les deux conditions.

On aborde également dans la conférence les défis du diagnostic d’un trouble psychotique primaire, du trouble psychotique par le cannabis, d’un trouble de santé mentale (primaire ou induit), en présentant quelques indices les distinguer.

Intervention et traitement

Dans un premier temps, l’intervenant doit se questionner à savoir comment son expertise peut être mise à contribution pour aider la personne. Par ailleurs, il existe plusieurs services pour soutenir les équipes dans l’approche de la personne souffrant de troubles concomitants, par exemple le Service de soutien-conseil aux établissements et aux équipes de santé mentale et dépendance, le Programme de télémentorat ECHO® troubles concomitants, le Service d’information et de formation, veille informationnelle, etc.

On aborde également dans la présentation le traitement pharmacologique des troubles de santé mentale et le traitement du cannabis chez les personnes souffrant de troubles sévères de santé mentale.

En résumé

  • Prendre en considération les deux problématiques, et ne pas oublier l’une ou profit de l’autre
  • Réseauter: connaître des ressources/personnes avec des expertise différentes et complémentaires
  • S’améliorer: formation/mentorat/soutien pour peaufiner sa capacité à intervenir auprès des personnes avec un trouble concomitant
Dr. Didier Jutras-Aswad, MD, MSc, président, Centre d’expertise et de collaboration en troubles concomitants du RUIS de l’Université de Montréal et professeur agrégé de clinique, Département de psychiatrie et d’addictologie, Université de Montréal.
 
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